LE PUISSANT ROYAUME BAMILÉKÉ DE BATONGTOU (Badounga – Tonga)
Bandounga est un village de la commune de Tonga dans la rĂ©gion de l’Ouest Cameroun, en ‘pays’ BamilĂ©kĂ©. Il est le siège de l’unique chefferie traditionnelle de 2e degrĂ© de l’arrondissement de Tonga. Ces un grand centre culturel bamileke Ă©tant la première zone de production de riz dans la rĂ©gion de l’ouest Cameroun.
Tonga est aujourd’hui ce qui reste du royaume Batongtou après les guerres d’indépendance, lequel royaume n’avait de semblable que celui des Bamouns, tant du point de vue de la puissance guerrière que du degré de développement économique.
Les colons y avaient d’ailleurs fait construire, Ă bandounga, un Palais Ă son Roi Fotchada identique Ă celui du Sultan des Bamouns. Bandounga fut la terre d’accueil des missionnaires palotins en pays bamilĂ©kĂ©, lesquels y Ă©rigèrent la quatrième cathĂ©drale de la rĂ©gion après Dschang, Bafoussam et Foumban.
Mais ce Peuple a payé un très lourd tribut pour son implication dans les luttes d’indépendance du Cameroun, et ce du fait de sa position géostratégique ci-haut évoquée. Le royaume Batongtou fut balkanisé et les populations déportées au centre de regroupement à Tonga à partir de 1958.
Les diffĂ©rents dĂ©coupages administratifs renverront ainsi MakĂ©nĂ©nĂ© dans le Centre, Bassamba dans l’arrondissement de BangangtĂ©, Kouba dans Bazou. Plus rĂ©cemment encore, Toungou (Tongo), Mooyah (Moya) Babah, Bakwa, Milombè etc… ont Ă©tĂ© rattachĂ©s Ă l’arrondissement du Nord-MakombĂ© dans le Nkam.
La ville de Tonga connue aujourd’hui, vide vers 1950 encore, point d’accès Ă la route nationale, avait Ă©tĂ© choisi comme centre de regroupement des populations chassĂ©es de leurs diffĂ©rents villages par les commandos, afin de couper les sources de ravitaillement aux « maquisards » et surtout pour pouvoir « arroser » la zone de front sans « état d’âme ».
Ainsi, plusieurs villages furent abandonnĂ©s, et ce n’est que 20 ans après que le retour aux sources a commencĂ© Ă s’opĂ©rer, et l’installation progressive des chefs dans leurs villages d’origine conduit peu Ă peu Ă une accalmie des luttes d’influence entre les diffĂ©rentes chefferies.
L’organisation traditionnelle est centrée autour du seul Chef de 2e degré, Chef de l’unique Groupement Bandounga, lequel est entouré par une vingtaine de chefs de villages et une trentaine de chefs de quartiers, tous du 3e degré.
Aujourd’hui, la population est très cosmopolite du fait de l’intégration nationale, avec une très forte communauté des anglophones du Nord-ouest, des haoussas, des mambilas venus de l’adamaoua, des bororos, et d’autres frères de l’ouest venus en majorité des départements des Bamboutos et de la Menoua, venues profiter des riches et étendues terres fertiles.
Du point de vue sociologique, la Commune ne compte qu’un seul Groupement dit Bandounga, avec l’unique chef du 2e degrĂ©, le Roi Feuhtchada. Mais au sein de ce groupement, plusieurs chefferies jadis autonomes revendiquent aujourd’hui leur singularitĂ©.
Parmi les communautĂ©s autochtones, l’on peut citer les Babah qui ont sept chefs de familles et pour chef supĂ©rieur Feuh Mekoh, chef du village babouleng-tĂ©lĂ©gwa. Deux principales communautĂ©s ayant migrĂ©, ont une histoire plus rĂ©cente au sein du Groupement et refusent d’ĂŞtre assimilĂ©es aux bandounga, au point de contester l’autoritĂ© de l’unique chef de 2e degrĂ© sur leurs chefferies.
Il s’agit des Baloua avec quatre chefs de famille et pour chef supĂ©rieur Feuh Njidoh, et des Babitchoua avec trois chefs de familles et pour chef supĂ©rieur Feuh ngodime. Les populations de la commune de Tonga constituent nĂ©anmoins un seul Peuple, ayant le « Mahbe-Lema » comme langue, des us et coutumes spĂ©cifiques et communs.
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